THEMES DES CONFERENCES PERMANENTES

Annick Annick5Vous trouverez ci-après la liste des conférences permanentes et un résumé par thème. Les conférences peuvent être adaptées aux événements proposés. BASE flèche rouge 2 Me contacter 

 

 


BASE flèche rouge 2« LE ROLE PACIFICATEUR DU PARFUM »

Les pratiques et traditions qui font ressortir la fonction apaisante et pacificatrice du parfum sont innombrables.

Dès la plus haute antiquité, les parfums résineux brûlés sur les autels étaient censés apaiser le courroux des dieux. Les volutes d’encens s’élevant vers le ciel établissaient la communication entre les divinités et les hommes.

Le mythe grec de la panthère parfumée dont la bonne odeur attire les autres animaux a même été repris et détourné par le christianisme. Pour les bestiaires médiévaux, le Christ surnommé le « oint », le « parfumé » est la « nouvelle panthère » dont la parole odorante attire tous les peuples de la terre pour leur apporter la paix.

Et c’est encore cette fonction  d’harmonie qu’assume le parfum dans d’autres religions, notamment le bouddhisme : celui qui perçoit  les milliers de senteurs du Paradis de Bouddha est réputé accomplir des actions dignes de lui.

Les mêmes pouvoirs sont invoqués dans les relations humaines. On sait que l’odeur de la mère joue un rôle apaisant primordial sur le nouveau né au point que, s’il en est privé, il peut développer des troubles émotionnels et cognitifs intenses.

Au Moyen-Orient,  la pratique traditionnelle qui consiste à asperger d’eau de rose ou de fleur d’oranger l’étranger qui arrive dans la maison est destinée à l’intégrer olfactivement et symboliquement à la famille.

Les bonnes relations diplomatiques ont longtemps accordé une place éminente au parfum. C’est la reine de Saba qui embaume Jérusalem d’une profusion de senteurs lorsqu’elle rend visite au roi Salomon. C’est le calife Haroun Al- Rachid qui envoie à  Charlemagne les plus précieux parfums de Bagdad. C’est encore le roi Baudoin de Jérusalem qui fait parvenir à l’empereur Frédéric Barberousse les fameuses pommes de senteurs qui connaîtront un succès considérable en Occident.

Dans nos sociétés modernes souvent marquées par la violence des rapports humains, le parfumage d’espaces publics comme les parkings vise au-delà du confort olfactif à faire baisser l’agressivité ambiante.

Mais s’il ne fallait retenir qu’une pratique symbolique du pouvoir pacificateur accordé au parfum, je choisirais sans doute celle « du pacte des parfumés »  en usage chez les Arabes préislamiques : en plongeant leurs mains dans le parfum, les participants s’engageaient solennellement à des relations pacifiques.


BASE flèche rouge 2PARFUMS D’AMERIQUE

Les premiers parfums des Amériques sont parvenus en Europe, à la fin du XVe siècle, après la découverte du Nouveau Monde par Christophe Colomb. Ce navigateur d’origine génoise, financé par la reine de Castille, à la recherche d’une nouvelle route vers les Indes, atteint, en 1492, les Grandes Antilles. Il effectue ensuite une série de traversées qui inaugurent des échanges suivis avec l’Europe. Des produits aromatiques inédits vont enrichir la parfumerie et la pharmacopée : vanille et copal du Mexique, fève Tonka de Guyane et du Brésil, baume de Tolu, baume du Pérou. S’y ajoutent le cacao, et surtout le tabac, dont les propriétés surprennent assez Christophe Colomb pour qu’il y fasse référence à plusieurs reprises dans son journal de bord. Arrivé en France dans la seconde moitié du XVIe siècle, le tabac connait un succès rapide. Crédité de nombreuses vertus thérapeutiques, il est couramment aromatisé au jasmin, à la rose, à la bergamote, à l’ambre, au musc à la civette, à l’oeillet, aux fleurs d’oranger, à la tubéreuse, à la jacinthe, aux violettes, au muguet, à la cassie, à la cannelle, au benjoin, au labdanum. Le chocolat, introduit lui aussi dans la parfumerie et la pharmacie, sera également renforcé de cannelle, vanille, eau de fleur d’oranger, poivre du Mexique, clou de girofle, ambre, musc…
Les parfumeurs modernes ont intégré tabac et chocolat dans leur orgue à parfums.
Aujourd’hui, de très nombreux ingrédients aromatiques venant des Amériques viennent encore enrichir la palette du parfumeur : tangerine des USA, baies roses, cascarille du Pérou, castoreum, fir balsam, pin, sapin et bouleau blanc du Canada, baume de Copaïba et de Copahu, lemongrass du Brésil, gayac du Paraguay, orange du Mexique, styrax du Honduras.
Le parfumeur compositeur accorde ces notes odorantes avec d’autres venues de tous les continents. Dès le XIXe siècle, le grassois Léon Chiris, s’ était attaché avec un très grand succès à cette collecte. Le parfum exhale à travers la multiplicité géographique de ses composants un formidable message de concorde et de paix.


BASE flèche rouge 2LES PARFUMS À VERSAILLES AUX 17e ET 18e SIÈCLES, ENTRE HYGIÈNE, THÉRAPEUTIQUE ET SÉDUCTION. Les parfums jouent à Versailles à ces époques un rôle de première importance. Ils sont utilisés pour se laver, se protéger des maladies et des épidémies et enfin pour séduire. Louis XIV, surnommé par son parfumeur Martial, le « plus doux fleurant » était passionné par le parfum avant de lui devenir allergique. Il se composait même en cachette des parfums thérapeutiques ! Ce monarque qui « avait du nez » et qui pensait que la parfumerie était une industrie d’avenir fera tout pour favoriser son développement.


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LE PARFUM ENTRE ORIENT ET OCCIDENT. Au cœur du désert turkmène, région que l’on pensait n’avoir jamais abrité de civilisation, des archéologues ont découvert  les traces d’un peuple raffiné qui prenait soin du corps et utilisait, 5000 ans avant J. C., des pots à onguents. Une découverte qui fait remonter plus loin encore dans le temps l’usage des parfums et produits de beauté dont on a en Inde, Mésopotamie, Égypte, de nombreux vestiges. L’archéologie suggère donc que c’est vers l’Orient qu’il faut se tourner pour trouver les racines d’un art qui s’est épanoui en Europe à l’époque moderne. 


BASE flèche rouge 2LE PARFUM, DES TEMPLES ÉGYPTIENS AUX TEMPLES DE LA CONSOMMATION. Le parfum a été conçu comme la « sueur des dieux », le « sang du Christ » et il était doté de très grands pouvoirs : sacrés, préventifs, curatifs, magiques, séducteurs. Il a joué dans la vie des humains un rôle protecteur essentiel qui hante encore notre imaginaire. Au fil du temps, il s’est coupé de ses fonctions religieuses et curatives. A partir de la fin du XIX e siècle, il a inclus des molécules de synthèse et s’est affirmé comme artistique. Pendant des siècles, de fabrication artisanale, il s’est par la suite industrialisé et dématérialisé (rareté des ingrédients végétaux et rejet des matières animales). Son industrialisation intensive, sa composition essentiellement chimique, les lancements internationaux, l’abaissement des coûts de production, ont considérablement fait évoluer son image. Désincarné, il est devenu un produit abstrait et un objet marketing. Face à la concentration industrielle et aux stratégies de la grande distribution, de nouvelles stratégies cherchent à redonner sa richesse créative au parfum et à en faire toujours un objet de rêve.


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DE L’ÉGYPTE DES PHARAONS À LA NAVETTE SPATIALE : LA ROSE DANS TOUS SES ÉTATSCultivée en Chine et en Perse depuis 5000 ans, la rose contient plusieurs centaines de . molécules odorantes exhalant différents parfums. La complexité et la richesse de sa senteur, plus encore que chez les autres fleurs, l’ont rendue précieuse au parfumeur. Tout au long de l’Histoire, la rose entre dans quantité de préparations : cônes parfumés   égyptiens portés durant les banquets, attars orientaux , préparations thérapeutiques de la duchesse de Bourgogne,   pommes de senteurs pour lutter contre la peste, parfums de Marie Antoinette etc…Plus tard, Jean Patou l’a magnifiera dans son célèbre JOY, le parfum le plus cher du monde, et IFF l’a cultivera même dans une navette spatiale…


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JARDINS DES CLOÎTRES, JARDINS DES PRINCES : QUAND LE PARFUM PORTAIT REMÈDE. Jardins des moines et jardins des princes, voilà deux espaces à première vue bien différents. Le premier renvoie à la solitude, au recueillement, à la contemplation, au silence, à la modestie. Le second, au plaisir, à la fête, au luxe, à une société brillante et parfois bruyante. Pourtant, malgré cette opposition évidente, un point les réunit : tous font une place importante aux plantes médicinales. Dans ces jardins on cultive quantité d’herbes aromatiques, de fleurs, de fruits qui servent à confectionner les compositions odorantes qui du Moyen-Age au XIXe siècle vont constituer l’essentiel de la pharmacopée. Naturellement, ces compositions aromatiques vont évoluer, se diversifier, s’enrichir, au fil du temps, des modes et de l’apparition de variétés végétales nouvelles. C’est un peu une histoire de l’aromathérapie que je vais évoquer à partir de ces jardins.


BASE flèche rouge 2LES POUVOIRS DE L’ODEURQuoi de plus mystérieux qu ‘une odeur, capable aussi bien de rappeler de très anciens souvenirs, d’attirer et de séduire que de provoquer d’irrésistibles réactions de dégoût et de rejet. Leur rapport étroit avec la sexualité explique pourquoi les philosophes et les psychanalystes se sont méfiées d’elles. Mais les pouvoirs de vie qui leur sont attribués ont toujours intéressés les médecins. Aujourd’hui, elles entrent dans les hôpitaux, les prisons,   les écoles et la vie culturelle….


BASE flèche rouge 2L’ODORAT, LE SENS DU FUTURHier tabou, l’odorat est aujourd’hui d’actualité. Après une longue dévalorisation philosophique, morale, psychanalytique, l’odorat commence à investir de nouvelles places ou à réinvestir celles dont il avait été exclu. Notre époque qui accorde une grande attention au sensoriel et à l’émotion porte un vif intérêt à un sens relégué naguère au rang de parent pauvre. Les liens étroits de l’odorat avec l’intuition, l’émotion et la sensualité lui permettent d’envisager un avenir plein de promesses s’appuyant à la fois sur sa revalorisation et sur une exploitation novatrice des fragrances dans le domaine médical, pénitentiaire, marketing, culturel etc…. Héritiers de Darwin et de Freud, nous avions tout récemment encore l’idée d’un sens archaïque qu’il fallait refouler pour vivre en société. Odeurs et parfums participent aujourd’hui, de façon reconnue, au bien-être de l’homme et à sa connaissance du monde.

Olfaction, the sense of the futureDespised yesterday, olfaction is up to date to day. After a long philosophical, moral, psychoanalytic, scientific, devaluation, olfaction begins to invest new areas or to invest again areas from which it has been excluded. Our time that grants a large attention to sensorial and emotion has a big interest for olfaction, a sense considered as inferior yesterday.Its narrow links with intuition, emotion and sensuality, its revaluation and a new exploitation of smells, open to olfaction a brilliant future. Heirs of the ideas of Darwin and Freud, we thought olfaction was an archaic sense that we mut obliterate to live in society. Smells ans fragrances participate to day to the well beeing of humanity and to the knowledge of the world.


BASE flèche rouge 2PARFUM ET MUSIQUE. La relation entre le parfum et la musique a toujours existé mais c’est au XIX e siècle,   lorsque avec l’introduction des molécules de synthèse dans la parfumerie, le compositeur de parfum revendique son travail comme artistique, que cette relation va s’affirmer. Harmonie olfactive et musicale se répondent. Le parfum comme la musique traduisent et provoquent des émotions. Comme la musique, le parfum se déroule dans le temps et comme le musicien, le parfumeur cherche des « accords » et compose sur son « orgue à parfum » à partir de « notes ».


BASE flèche rouge 2L’ÉGYPTE, BERCEAU DE LA PARFUMERIE. La parfumerie occidentale a ses racines dans celle du monde gréco-romain qui est fille de la parfumerie égyptienne. Considérés comme les maîtres incontestés de cet art, les Égyptiens l’ont profondément marqué de leur empreinte. L’ « anti », parfum primordial est pour eux la « sueur des dieux » et c’est la science des embaumeurs qui assure le passage du défunt dans une autre vie en faisant de lui un « parfumé ». Mais cette culture du parfum déborde largement le domaine du sacré pour s’étendre à la vie quotidienne. Dès les premières dynasties, palettes à fard, pots et vases à onguents, fioles à parfum, font partie des mobiliers funéraires qui recréent autour des défunts les conditions de leur vie terrestre. En terre cuite, ivoire, diorite, plus tard en pâte de verre, ils attestent d’un raffinement qui culmine avec les délicates cuillères à fard et les balsamaires d’albâtre du Nouvel Empire.


BASE flèche rouge 2LA SPLENDEUR ROMAINE. La Rome Impériale du 1er siècle après Jésus-Christ n’a plus grand chose à voir avec la ville austère des débuts de la République. Le marbre a remplacé la brique, les termes sont de plus en plus somptueux et, en étendant sa puissance sur le pourtour de la Méditerranée, la vieille cité a pris goût aux charmes de l’Orient.Tout un quartier situé près de la « via sacra » est occupé par les parfumeurs et une véritable frénésie des senteurs, présentées dans de luxueux flacons,   saisit la société romaine. Dans tout banquet digne de ce nom, les invités se voient offrir la dernière fragrance à la mode dans un étui d’ivoire ou un coquillage recouvert d’or. Et lors de ses fameuses orgies, Néron fait lâcher des colombes aux plumes imprégnées d’essences rares qui pleuvent également du plafond sur les convives. C’est en vain que l’austère Pline l’Ancien tonnera contre ces folles dépenses annonciatrices de décadence et contre les légionnaires qui se parfument sous leurs casques.


BASE flèche rouge 2L’ODEUR DE LA PESTE. Synonyme d’une fin effroyable, la peste a, de l’Antiquité jusqu’à la découverte du bacille pesteux par Yersin à la fin du XIX e siècle, été pensée en relation avec la putridité et les mauvaises odeurs. Ceci explique que l’aromathérapie soit durant cette longue période au cœur de la lutte contre le fléau. Feux odorants, pommes de senteurs, pilules aromatiques anti-pestilentielles ont été les armes dérisoires opposées à l’épidémie. C’est encore à des « parfumeurs de peste » que l’on confie la tâche de désinfecter les maisons, les animaux et les personnes au moyen de parfums « forts », « médiocres » ou « doux ». Témoignages de ce combat inégal, les précieux pomanders d’orfèvrerie du Moyen-Âge et de la Renaissance, réceptacles de boules de pâtes parfumées, les pots à thériaque contenant une panacée à base d’aromates et de chair de vipère, les délicates vinaigrettes accueillant une éponge aromatisée, les gants parfumés ou encore le fameux costume de peste imaginé par le médecin de Louis XIII, Charles Delorme, avec son masque aux yeux de cristal et son long bec d’oiseau rempli d’aromates. Tous renvoient à des temps où l’on est convaincu que « toute la vertu des médicaments ne consiste que dans la communication de l’odeur ou d’un certain parfum »..


BASE flèche rouge 2LES GRANDES EAUX DE VERSAILLES. Période capitale pour la parfumerie française que celle qui couvre les XVIIe et XVIIIe siècles. Elle voit la profession se structurer au sein de la puissante corporation des gantiers-parfumeurs. La production des eaux de senteur se diversifie et prend une ampleur considérable soutenue par un rayonnement culturel qui, depuis Versailles, donne le ton à toute l’Europe. Des notes riches et puissantes en vogue sous le règne de Louis XIV, on passe à des fragrances fraîches et revigorantes, à l’image de ce vin de Champagne   que Dom Pérignon a doté de bulles gracieuses et fantasques dont le pétillement symbolise les aspirations nouvelles pour la légèreté. En même temps, on assiste à une véritable explosion artistique des flacons, stimulée par les progrès réalisés dans la verrerie avec l’invention du cristal de plomb et dans la fabrication de la porcelaine. Celle-ci est assurée par les manufactures de Chantilly, Mennecy, Vincennes et surtout de Sèvres, qui multiplient les décors champêtres inspirés par la sensibilité bucolique mise à la mode par Jean-Jacques Rousseau.


BASE flèche rouge 2LA RÉVOLUTION DE LA SYNTHÈSE. Dès 1837, Balzac campe avec César Birotteau, un parfumeur ambitieux et novateur qui fait appel à un chimiste pour construire sa réussite. Mais c’est dans la seconde moitié du XIX e siècle que la synthèse des molécules odorantes révolutionne véritablement le monde de la parfumerie. Élargissement de la palette du créateur enrichie de senteurs inconnues dans la nature, transformation du métier de parfumeur qui devient plus scientifique et plus intellectuel, industrialisation et démocratisation des produits, sont à mettre à son actif. Revers de la médaille, elle engage également la parfumerie dans une logique de production de masse qui s’impose souvent au détriment de la qualité et surtout de l’originalité. Aggravés par la mondialisation, ces processus d’uniformisation et de banalisation des « jus » contrastent avec le maintien d’une présentation de haut niveau. De François Coty qui confiait à René Lalique et Draeger le flaconnage et le cartonnage de ses produits, à Jeanne Lanvin qui demanda à Armand Ratteau de dessiner la boule de verre noire émaillée d’or d’Arpège ou à Schiaparelli pour qui Salvador Dali conçut le flamboyant réceptacle du Roy Soleil, les grandes marques ont toujours privilégié ce lien visible avec le luxe même si trop souvent aujourd’hui la beauté du flacon n’est plus que le moyen de faire oublier la disparition de l’ivresse.


BASE flèche rouge 2GEORGE SAND un grand écrivain olfactif, à la croisée du parfum et de la musique. George Sand est universellement connue comme romancière et féministe mais c’est aussi une très grande olfactive, très concernée   par les rapprochements entre le parfum et la musique. Elle a célébré les chemins creux fleuris d’aubépine, mais elle est en même temps une femme sulfureuse qui a défrayé la chronique parisienne en s’habillant en homme et en fumant la pipe et le cigare. Plus tard, dans sa propriété de Nohant, organisé comme un véritable cénacle parfumé et où elle reçoit les écrivains, les peintres et les musiciens les plus célèbres de son temps, elle écoutera Chopin en respirant les roses de son rosarium. Dès l’enfance, sa vie fut placée sous le signe des odeurs. Lorsqu’elle raconte ses amours et ses passions, les notations odorantes sont constamment au premier plan. Elle-même se surnommera avec humour « Piffoël », allusion à son nez un peu long qui fera le bonheur des caricaturistes.


BASE flèche rouge 2REVOLUTION ET EVOLUTION DES PARFUMS CHRISTIAN DIOR. Lancé en 1947 dans la fièvre de l’après-guerre, de l’existentialisme, du jazz, des soirées de Saint Germain des Prés, de l’accession au vote des femmes, présenté dans une amphore en cristal de Baccarat qui symbolise les lignes corolles des jupes virevoltantes, des corsages cintrés et le tailleur « Bar » de la fameuse collection New Look, Miss Dior est une véritable révolution dans le monde de la parfumerie. En osmose avec sa couture, Christian Dior qui avait « du nez » et qui percevait bien l’esprit de son époque, conçoit ses parfums comme les armes d’une reconquête de la suprématie du luxe français. Quelle a été l’évolution de cette marque prestigieuse ?


BASE flèche rouge 2POUR UN PATRIMOINE OLFACTIF : Le rôle du pays de Grasse dans la reconnaissance artistique du parfum. En janvier 2012, a eu lieu un événement considérable pour le monde de la parfumerie. Le Ministère de la Culture « se mettait au parfum » et organisait dans la galerie de Valois une exposition consacrée aux parfumeurs en même temps qu’il décorait plusieurs d’entre eux de l’Ordre des Arts et Lettres. Une grande satisfaction pour ces créateurs méconnus, devant cette première reconnaissance officielle du caractère artistique de leur activité. Après avoir mis le pied dans ce haut lieu de la politique culturelle, il leur reste encore à obtenir le bénéfice de la propriété littéraire et artistique qui protège, en principe, toute création de forme mais qui leur est toujours refusé par la cour de Cassation. On constate pourtant à l’heure actuelle une implication de plus en plus fréquente des parfums dans le domaine des arts et de la vie culturelle en général avec une multiplication des créations polysensorielles. Par ailleurs, à une époque de mondialisation de la parfumerie, le Pays de Grasse, réuni autour d’une tradition ancestrale, se maintient toujours   au premier rang dans le domaine des recherches sur les produits naturels, reconduisant ainsi l’inventivité reconnue des praticiens grassois. Autant de raisons qui justifient l’initiative du sénateur maire de Grasse, Jean-Pierre Leleux,   qui souligne la rareté des territoires qui véhiculent «  tant de magie, tant de subliminal, tant de messages et tant d’affectif » et l’action de l’association Patrimoine Vivant du Pays de Grasse qui a pour ambition de porter Les savoir-faire liés au Parfum en Pays de Grasse, la culture des plantes à parfum, la connaissance des matières premières naturelles et leur transformation, et l’ art de composer le parfum,au Patrimoine Culturel Immatériel de la France puis de l’Humanité. Une mise en lumière qui ne peut que favoriser la reconnaissance juridique de la création en parfumerie.


BASE flèche rouge 2PARFUM, ART ET SCIENCE. Le parfum n’est-il qu’un produit de consommation plus ou moins luxueux ou s’élève-t-il au rang d’une oeuvre d’art ? La parfumerie est-elle une science, un art ou un simple « savoir faire » ? Ces questions ont suscité des réponses très contrastées liées au statut philosophique de l’odorat. Une chose est certaine : tout au long de son histoire, le parfum a été en étroite corrélation avec la science, les techniques et les arts. Ainsi l’apparition de la distillation entraîne une profonde transformation du parfum, tandis que l’imbrication étroite de la parfumerie et de la pharmacie retentit pendant des siècles sur les traitements médicaux et connaît des prolongements actuels surprenants (olfactothérapie pratiquée à l’hôpital de Garches). De même la synthèse des molécules aromatiques au XIX e siècle a des répercussions considérables sur le métier de parfumeur. Dans la période la plus récente, la parfumerie apparaît toujours en prise directe avec l’évolution technique et scientifique (culture dans l’espace, head space, parfums aux phéromones). La reconnaissance du parfum comme oeuvre d’art et de sa protection par le droit d’auteur suscitent aujourd’hui encore d’âpres controverses. Ce qui est certain, c’est que le parfum a toujours entretenu des rapports étroits avec les arts et la culture. Que ce soit à travers l’art du flaconnage, celui de la peinture, ou l’intégration de la dimension olfactive dans de nombreuses manifestations culturelles contemporaines. Ce nouvel élan pris par l’olfactif participe à la restauration d’une fonction indispensable à la plénitude sensorielle et au bien-être de l’Homme.


BASE flèche rouge 2PARFUM ET AMOUR. La psychanalyste Françoise Dolto avait bien vu l’importance des odeurs dans la relation amoureuse puisqu’elle conseillait de demander aux gens qui envisagent de se marier : « est-ce que vos odeurs s’accordent ? ». Les odeurs jouent, en effet, un rôle essentiel dans la communication entre les êtres car l’odorat a des rapports privilégiés avec la sexualité et les zones du cerveau impliquées dans les émotions et l’affectivité. C’est d’ailleurs pour cette raison que l’odorat a longtemps été considéré comme un sens dangereux. Le parfum, tout comme l’odeur du corps, est étroitement impliqué dans les relations affectives. Il exalte certains composants des émanations corporelles et y ajoute ses qualités propres.


BASE flèche rouge 2VIN, PARFUM, CHAMPAGNE :  Si les parfums égyptiens, grecs ou romains ont une base huileuse, ils font aussi appel au vin d’oasis, aux délicates fleurs de vigne ou encore au verjus. Et inversement, les vins servis dans les banquets antiques sont aromatisés de safran, d’iris, de myrrhe qui leur communiquent chaleur et sensualité. (…) La distillation alcoolique, constamment perfectionnée, permettra aux parfumeurs de mettre au point des senteurs de plus en plus raffinées. Il est remarquable que l’Eau de Cologne soit née au moment même où le célèbre Dom Pérignon faisait faire au vin de champagne des progrès décisifs qui allaient lui valoir une renommée universelle. Au XVIII e siècle, les bulles légères et fantasques de ce vin et les fragrances fraîches et revigorantes des Eaux de senteurs deviennent les symboles d’une époque éprise de bel esprit, de galanterie et de grâce.


BASE flèche rouge 2L’ESSOR DU COSTUME PARFUMÉ AUX XVII E ET XVIII E SIÈCLES. Le parfum, dès l’Antiquité, sert non seulement à parfumer les corps et les chevelures mais aussi à parfumer le vêtement et ses accessoires pour marquer le statut social, séduire et accentuer l’élégance. Mais à partir de l’arrivée en Europe de la grande peste de 1347, le parfumage du costume se fait essentiellement dans un but prophylactique. Opposer aux mauvaises odeurs, aux miasmes, vecteurs de maladies et d’épidémies, un écran parfumé devient une préoccupation majeure qui atteint son apogée aux XVII e et XVIII e siècles. Aussi ne faut-il pas s’étonner que les gants, les perruques, les éventails, les ceintures, les boiseries, les « toilettes » soient parfumés. Une gravure du Musée Carnavalet de la fin du XVII e siècle représentant un habit de parfumeur, illustre l’extraordinaire variété des produits aromatiques proposés. Le vêtement disparaît totalement sous un échantillonnage complet d’essences, de poudres, de pommades, d’eaux de senteur, de pastilles et de sachets odorants, qui y sont accrochés. En guise de coiffure, le personnage porte même un brûle-parfum fumant posé sur sa perruque. Entouré d’un halo aromatique l’aristocrate peut, plus tranquillement, descendre dans la rue. Durant cette conférence, vous seront présentés des parfums de ces différentes époques, recomposés d’après les formules originales que je lui ai communiquées par Dominique Ropion, un grand parfumeur contemporain.


LES PARFUMS A CARTHAGE

Plantes entrant dans les parfums aphrodisiaques et philtres d’amour aux XVI e et XVII e siècles