SE PARFUMER, UN ACTE D’HUMANITE – 6 ouverture sur le monde et innovation

Le parfum est enfin un agent incomparable d’ouverture sur le monde et d’innovation. Et ces caractères sont présents dès les origines de la parfumerie car les parfumeurs se sont toujours montrés curieux de fragrances nouvelles et de compositions inédites. Les progrès de leur art ont été étroitement liés aux grandes découvertes et au développement du commerce international.

L’Egypte pharaonique, considérée dans le monde antique comme le berceau de la parfumerie, ne dispose pourtant que d’un éventail limité de matières odorantes. C’est grâce aux importations venues de pays parfois très lointains comme l’Arabie et l’Inde que ses parfumeurs ont pu diversifier leurs créations et acquérir une suprématie incontestée.

Déjà à l’époque des derniers pharaons Lagides une vingtaine de vaisseaux, partant de la Mer Rouge, se risquent chaque année à entreprendre l’aventureux voyage vers l’Inde. Et lorsque l’Égypte tombe aux mains des Romains, ce sont plus de 120 navires qui pour approvisionner l’empire rapportent de la côte des Malabars et du delta de l’Indus le costus, le bdellium et surtout le célèbre nard indien.

Pour les Égyptiens, ce commerce était d’autant plus essentiel qu’en plus de leurs fonctions sacrée, thérapeutique et esthétique, les parfums étaient indispensables pour les rituels d’embaumement qui faisaient du défunt un « Parfumé », un dieu.

Dix-huit siècles plus tard, la compagnie Orientale des Indes reconduira ces voyages.

Plus tard encore, les parfumeurs grassois comme les Chiris, les Roure, parcourront le monde à la recherche de matières aromatiques.