Psychologies : Dossier mai 2002 : J’aime ton odeur…par Agnès Rogelet

Dossier mai 2002 : J’aime ton odeur…par Agnès Rogelet

J’aime ton odeur…Par Agnès Rogelet – Mis à jour le 27 Avril 2018 à 15:29

Encore tabous, les effluves émis spontanément par le corps naviguent dans notre imaginaire, tantôt méprisés, tantôt fantasmés. Le plus souvent, on les masque sous un parfum ou on détourne le nez. Nos “essences naturelles” sont-elles si sauvages que l’on ne puisse les apprivoiser ?

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La première fois qu’un homme m’a dit “j’aime ton odeur”, ça m’a touchée, se rappelle Mireille, 34 ans. C’était d’abord surprenant et incompréhensible. Je l’ai ensuite interprété comme “tu es belle”. C’était une remarque très intime qui, finalement, voulait dire “je t’aime”. » Quelle déclaration d’amour incongrue ! « J’aime ton parfum » aurait été moins équivoque… Pourrions-nous, comme une fleur, émettre une fragrance naturelle agréable ?

L’empire du « tout-désodorisé”

Selon Annick Le Guérer, auteur Des Pouvoirs de l’odeur, (Odile Jacob, 1998), anthropologue et philosophe, nos pays industrialisés ont travesti notre odorat en nous rendant très sensibles à ce qui sent, soi-disant, mauvais, sans cultiver en contrepartie notre épanouissement olfactif. Alors, à vue de nez, parler d’odeurs corporelles dans cet empire du « tout-désodorisé » inspire plutôt la grimace ! Ainsi, Michèle, 55 ans, a cessé de fréquenter une amie, avouant effectuer « un amalgame entre les aisselles nauséabondes et le défaitisme permanent » de celle qui laissait trace de son passage dans sa voiture ou chez elle. LIRE L’INTEGRALITE DU DOSSIER