Quand les parfums soignaient par Sophie Pensa
Prévenir et soigner les maladies grâce aux effluves parfumés des aromatiques, des résines venues d’Orient : cette pratique a perduré de l’Antiquité au xixe siècle. Partons sur les traces de cette approche sensorielle de la médecine.
Depuis l’Antiquité jusqu’à la séparation de la parfumerie et de la pharmacie, en 1810 en France, le rôle prophylactique et thérapeutique du parfum sera constant. Prophylactique pour purifier les temples et les églises, le parfum était aussi brûlé en offrande aux dieux pour leur demander protection contre les maladies. Le mot « parfum » vient d’ailleurs du latin per fumum, « par la fumée ». Dans l’Antiquité, les statues des divinités étaient enduites d’onguents aromatiques dans l’espoir d’obtenir guérison et rédemption. Des résines et bois précieux comme l’encens oliban, le camphre, le santal, la myrrhe ou l’oud étaient acheminés à grands frais depuis les lointaines contrées d’Afrique ou d’Orient. La menthe, la rose de Damas, le safran, le jasmin étaient séchés puis mis à macérer dans des huiles végétales comme celles de ben (ou moringa), de sésame, d’olive verte ou encore d’amande. On s’en frictionnait le corps, on les ajoutait dans l’eau du bain, on les respirait, on les diluait pour les boire. LIRE L’INTEGRALITE DE L’ARTICLE CI-APRES