Paris Match/Beauté : Parfum d’histoire par Aurélia Hermange

Des autels sumériens à nos salles de bains, le parfum a toujours fasciné. Lien avec le divin, médicament ou privilège royal, il nous fait aujourd’hui voyager dans le temps grâce à deux reconstitutions aussi étonnantes que captivantes.

Né dans les temples pour honorer les dieux, puis utilisé pour se protéger des maladies, le parfum n’a été associé à la séduction qu’au XIXe siècle. Que sentait-il en Égypte antique ou sous la Renaissance ? Pour le savoir, rendez-vous chez Astier de Villatte et Santa Maria Novella qui ont recomposé deux essences légendaires.

Du sacré…

Dans l’Antiquité, le parfum permettait avant tout de communiquer avec les dieux « per fumum » (par la fumée) en brûlant des résines et des mélanges aromatiques complexes, chargés de se concilier leurs bonnes grâces en montant vers le ciel. Les prêtres parfumeurs égyptiens étaient réputés exceller dans cet exercice, en particulier grâce au kyphi, considéré comme la plus ancienne fragrance du monde. Un fantasme de parfumeur dont la reconstitution a été rendue possible grâce à une formule sauvegardée à travers le temps. « Sa composition figure sur les façades des temples d’Edfou, de Dendérah et de Philae, en Égypte, mais aussi dans des textes de Dioscoride ou de Galien », raconte le Dr Annick Le Guérer, anthropologue et historienne du parfum. LIRE LA SUITE