Papilles Mai 2015 :  » Une histoire de nez » par Morgane Leclercq

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Envie subite d’une baguette fraîche quand on passe devant la vitrine d’une boulangerie, sensation de bien-être ou de malaise provoquée par une odeur familière… : le nez a d’incroyables pouvoirs sur nous et notre appétit. Décryptage d’un organe pas comme les autres.

Ah la célèbre madeleine de Proust, cette douceur sucrée que le narrateur, dans le livre « Du Côte de chez Swann », trempe dans son thé et qui fait remonter a la surface une incroyable sensation de bien-être et de joie. Déjà, le célèbre écrivain éprouve la puissance du nez et de la mémoire olfactive « Quand d’un passe ancien rien ne subsiste, après la mort des êtres, après la destruction des choses, seules, plus frêles mais plus vivaces, plus immatérielles, plus persistantes, plus fidèles, l’odeur et la saveur restent encore longtemps, comme des âmes, a se rappeler, a attendre, a espérer, sur la ruine de tout le reste, a porter sans fléchir, sur leur gouttelette presque impalpable, l’édifice immense du souvenir » Les souvenirs les plus vivaces de l’enfance sont souvent relies a l’assiette, que ce soit les abominables betteraves rouges coupées en petits carres de la cantine, ou le délicieux lapin a la moutarde prépare par maman les jours de fête Les sentiments de bonheur ou de rejet reviennent, comme si c’était hier, avec l’odeur familière de ces aliments Annick Le Guerer*, anthropologue et philosophe, explique ce phénomène très particulier attache aux odeurs « L’odorat est lie aux zones du cerveau qui impliquent la mémoire, les émotions et l’affectivité Le goût est profondément lie aux émotions Par exemple, lors de la crise de 2008, les parfumeurs se sont aperçus que les gens avaient besoin d’odeurs réconfortantes. Ils se sont alors tournes vers ce qu’on appelle « des odeurs cocoomng », c’est-à-dire des senteurs de fruits rouges, de cannelle, de pain d’épices Ces parfums gustatifs étaient rassurants et ramenaient a des émotions très positives » LIRE L’INTEGRALITE DE L’ARTICLE