Novembre 2015 : « Mon parfum, c’est moi! « par Véronique Châtel et Marie Tschumi
Artifice ou expression de soi ? Les deux. Le parfum qu’on porte nous relie à des émotions très intimes. Des Romands témoignent
Il faut en faire l’expérience. Sortir de chez soi sans s’être parfumé et s’en trouver tout déstabilisé. Comme si on avait déboulé dans le monde avec des pantoufles aux pieds. Et qu’on s’apprêtait à y exister en mode mineur. C’est là qu’on prend conscience de l’importance du parfum dont on se pare. Même si le geste de se parfumer s’accomplit dans une ronde de rituels banals et quotidiens — prendre sa douche, se brosser les dents, s’habiller, se maquiller … — il a ceci de particulier qu’il semble nous apporter ce supplément d’âme qui nous aidera à prendre place dans l’espace collectif.
« Le parfum est une signature identitaire, car c’est une odeur qu’on choisit contrairement aux odeurs corporelles qui émanent de nous, parfois à notre insu», remarque l’anthropologue, philosophe et historienne du parfum, Annick Le Guérer.
A la diférence des animaux, l’homme peut efectivement s’affranchir des odeurs naturelles que son corps, véritable usine chimique, produit en permanence. En tout cas, les masquer. En se parfumant, il signale son humanité. Et bien plus encore: il brandit un statut social.
«Plus le parfum est coûteux et d’une marque peu distribuée, plus il traduit l’appartenance à une classe sociale élevée et distinguée », souligne Annick Le Guérer.
Ne pas porter le parfum dont on voit partout la publicité traduit un caractère. Il faut une bonne dose de confiance en soi pour ne pas succomber à la tentation de s’identifier à telle ou telle star de cinéma qui prête son visage et son corps à un parfum. Et aussi une bonne dose d’estime de soi pour ne pas chercher à sentir la
fragrance à la mode. LIRE L’INTEGRALITE DE L’ARTICLE