ELLE – Parfums : êtes vous infidèle ? Enquête sur nos tendances olfactives par Sarah Bouasse

Pourquoi se contenter d’un sillage unique quand on peut en changer tous les jours ? Certains y arrivent, d’autres non, tant le choix d’une fragrance est identitaire. Enquête sur nos nouvelles liaisons olfactives.

« Ce n’est vraiment pas toi ! » Lorsqu’il lui arrive de porter autre chose que Cerruti 1881 en présence de ses filles, Anne-Cécile Pouant n’échappe pas à la sentence : elles ne reconnaissent pas leur mère… Alors elle reste fidèle à ce parfum adopté peu de temps après la naissance de son aînée, il y a vingt-cinq ans. Pourtant, ce ne sont pas les occasions d’aller voir ailleurs qui manquent : directrice déléguée de l’Osmothèque, conservatoire dédié à préserver le patrimoine international des parfums, Anne-Cécile passe ses journées entourée de milliers de fragrances de toutes les marques et de toutes les époques. Une chance que cette fan de jus vintage savoure quand même de temps en temps : « Quand je sais que je ne vais pas voir mes filles, je sors de mon rôle de mère et m’autorise à porter autre chose », avoue-t-elle. Son petit plaisir solitaire ? Rive Gauche d’Yves Saint Laurent, un chypre sublime iconique des seventies. (…)

CHANGEMENT DE CAP SYMBOLIQUE

« Le parfum joue un très grand rôle dans l’identité, insiste l’historienne et anthropologue du parfum Annick Le Guérer. Celui que l’on choisit est toujours en relation avec ce que l’on veut montrer ou affirmer. » Cette pionnière de la recherche scientifique sur l’odorat, autrice de l’incontournable « Les Pouvoirs de l’odeur » (éd. Odile Jacob), raconte son passage de L’Heure Bleue à Jicky, de Guerlain, une fois la page de ses (longues) études tournée. « J’ai changé parce que ma vie avait changé. Je voulais avoir un parfum en accord avec cette nouvelle période qui commençait. » Et si le parfum servait aussi à délimiter les différents chapitres de notre histoire personnelle ? LIRE LA SUITE