ELLE : LES PARFUMS DE LA VOIX, enquête par Lise BOUILLY

Confirmé par les NEUROSCIENCES, le lien inattendu entre odeurs et tessiture permet d’affirmer au plus près sa PERSONNALITÉ.

C’est pendant un récital du contre-ténor Andreas Scholl que la parfumeuse et artiste Kitty Shpirer a commencé à imaginer la formule d’Aria Sublime.

« J’écoutais en boucle Andreas depuis un an quand j’ai eu l’occasion de le voir en concert, se souvient-elle. Sa voix à la fois cristalline et puissante m’a profondément touchée et procuré des sensations olfactives vertigineuses. J’ai sorti un stylo et un carnet pour ne pas oublier les fragrances qu’elle m’évoquait. » Peu de temps après, Kitty Shpirer a présenté au contre-ténor une ébauche de son parfum. « Alors que je l’interrogeais sur les odeurs qu’il aimait, il en a énuméré spontanément certaines qui entrent dans sa composition, comme les notes boisées, de réglisse et de jasmin. Ça m’a semblé extraordinaire…» Cette concordance voix parfum est également à l’origine de l’ouvrage «Le Parfum et la Voix, une rencontre inattendue», d’Annick Le Guérer et Bruno Fourn (éd. Odile Jacob).

Annick Le Guérer, historienne des odeurs, de l’odorat et du parfum, raconte : « Bruno Fourn, à la tête d’un riche fonds d’archives sonores, m’a entendu un jour parler du parfum lors d’une émission de radio et a éprouvé la sensation étrange – qui lui a semblé folle ! – que ma voix résonnait comme un accord de girofle et d’ylang-ylang. Il m’a contactée, et l’idée qu’il puisse y avoir des correspondances voix-parfum m’a séduite.

Des recherches sur le sujet nous ont appris que de tels liens existent depuis toujours dans la littérature, les religions, la psychanalyse, le langage – au XIIe siècle, “sentir” veut aussi dire “entendre”…» LIRE L’INTEGRALITE DE L’ARTICLE