Dossier « l’odeur du crime »

L’ODEUR DU CRIME, par Annick Le Guérer.

Les cambrioleurs et plus largement les criminels vont-ils maintenant être obligés de porter des scaphandres ? Depuis l’arrivée de l’«Odorologie », une méthode venue de l’Europe de l’Est, utilisée dans la traque des malfaiteurs, la Police technique et scientifique s’intéresse beaucoup aux effluves corporels laissés sur les scènes d’infraction (siège, volant, tissus etc…). Chacun de nous possède en effet une signature olfactive unique, un mélange d’alcools, d’acides, d’hydrocarbures, n’appartenant qu’à lui et laisse sur son passage des molécules olfactives. Comme les empreintes génétiques, digitales, elles permettent l’ identification.

Il y déjà une quinzaine d’années, après un crime ou un cambriolage, un technicien muni de bandes faites d’un tissu particulier, captait ces  traces odoriférantes laissées à leur insu par les responsables des délits. Placées dans un bocal stérile et scellé, les bandes étaient ensuite stockées. Conservée dans ces conditions, l’odeur pouvait imprégner le tissu pendant dix ans. Lorsqu’un suspect était arrêté, on lui faisait tenir pendant un quart d’heure une bande de ce tissu spécial. Un chien, spécialement formé, la flairait et  devait ensuite sentir tous les bocaux. Si un bocal contenait la même odeur que celle du suspect, il s’arrêtait et se couchait.

Expérimentée avec succès sur le terrain, cette technique basée sur l’odorat du chien n’était pas néanmoins absolument fiable. D’où des recherches comme celles de Barbara Ferry pour la rendre scientifique. La mise au pont d’une super éponge appelée « organogel microporeux » et possédant une capacité absorbante hors norme permet maintenant de capturer toutes les odeurs, même celles  du front et  de la tête et d’établir une cartographie précise des composés chimiques prélevés, d’isoler la signature olfactive d’un suspect. Difficile désormais de s’aventurer, même avec des gants, sur des chemins que la morale réprouve…

 

Reportage : « Reconnaître un criminel par son odeur ». Images CNRS Le Journal.

Depuis 2003, les chiens de la brigade d’odorologie aident la police à confondre des suspects à partir de leur empreinte olfactive. Après avoir analysé toutes les données disponibles sur le sujet, des chercheurs viennent de valider la fiabilité de cette technique. Explications dans cette vidéo proposée par CNRS Le Journal en partenariat avec LeMonde.fr 

 

 

24 août 2017

L’odorologie consiste à faire comparer par des chiens des traces odorantes prélevées sur des scènes de crime, et les odeurs corporelles de suspects ou de victimes.

Aucune précaution n’empêchera jamais un être humain de laisser son odeur sur son passage. Or, si l’homme n’est pas en mesure de reconnaître formellement une odeur humaine parmi d’autres, certains mammifères possèdent cette faculté. LIRE LA SUITE

 

PETIT LEXIQUE 

  • GLANDES SUDORIPARES Elles sécrètent la sueur qui permet la thermorégulation du corps. Elles sont de deux types : «eccrines», présentes sur presque tout l’épiderme mais surtout la paume des mains et la plante des pieds, et «apocrines», au niveau des aisselles.
  • GLANDES SÉBACÉES Ancrées à la base de chaque poil, ces glandes fabriquent le sébum, corps gras qui limite le dessèchement de la peau et joue un rôle bactéricide.