Culte des Saints et odeurs de Sainteté par Annick Le Guérer

Culte des Saints et odeurs de Sainteté par Annick Le Guérer in Chemins d’étoiles. Reliques et pèlerinages au Moyen Âge : une exposition temporaire en 2019, un livre.

 

L’année 2019 marque les 900 ans de la dédicace du premier sanctuaire érigé à Saint-Antoine pour abriter les reliques d’Antoine le Grand. Avec cette publication, le musée de Saint-Antoine-l’Abbaye, propose une découverte de l’incroyable histoire des reliques au Moyen Age, de l’invention des corps saints aux sanctuaires bâtis pour les honorer. Autour des reliques, c’est tout un univers de pouvoir qui se dessine par l’entremise des seigneurs colporteurs de reliques. A quel moment le corps devient-il sacré ? La relique trouve-t-elle toute sa signification dans le seul accomplissement de miracles ? Si l’Orient, par le biais de pèlerinages en Terre sainte puis des Croisades, est un « fournisseur » attesté de reliques, le prestige conféré aux sanctuaires détenteurs donne une explication tangible à la multiplication d’abbayes, de trésors et d’églises en grand format.

Le Musée de Saint-Antoine-l’Abbaye propose une plongée dans l’histoire des reliques et des pèlerinages au Moyen Âge. Une exposition temporaire qui s’est tenue du 30 juin au 10 novembre 2019 du de 44 pièces, pour certaines exceptionnelles, qui met en lumière combien les objets sacrés ne sont pas des œuvres d’art comme les autres. Une iconographie de premier ordre en provenance de prestigieux fonds – des auteurs reconnus.

Selon les récits, le corps mais aussi les objets usuels ou les vêtements du saint revêtent un caractère sacré. Le degré de sacralité est renforcé jusqu’à ce que le corps devenu relique à part entière ne soit livré à la dévotion des fidèles. La relique devient image, le réceptacle précieux se fait reliquaire, le reliquaire met en image les reliques du saint agissant ainsi sur les fidèles en attente de bienfaits. Ainsi le pèlerinage, phénomène commun à toutes les religions, revêt-il un sens sacrificiel, expiatoire. Jusqu’à la fin du Moyen Age, les pèlerins convergent vers Rome, Jérusalem ou Saint-Jacques-de-Compostelle, lieux saints entre tous, au terme d’un long cheminement tant spirituel que physique. Les lieux diffus sur les grandes voies sont aussi, pour la plupart, des pèlerinages à part entière, tels Saint-Martin de Tours, Saint-Martial de Limoges ou Saint-Antoine-en-Viennois. Les lieux de pèlerinage favorisent l’implantation de structures d’accueil spécifiques gérées par des religieux, parmi lesquels les hospitaliers de Saint-Antoine occupent une place prépondérante dès le XIIe siècle.  

  • Titre Chemins d’étoiles: Reliques et pèlerinages au Moyen Age
  • Collectif, Géraldine Mocellin-Spicuzza, Sylvain Demarthe
  • Éditions Ouest-France 2019 Histoire – Dive
  • ISBN 2737381355, 9782737381355
  • 120 pages

Culte des Saints et odeurs de Sainteté par Annick Le Guérer (extrait page 92)