Conférence : Le retour des parfums qui soignent par Annick Le Guérer
Note d’intention d’Annick Le Guérer.
La crise sanitaire a fait apparaître de nouveaux désirs concernant le parfum. On lui demande moins d’être un agent de séduction que d’avoir un rôle protecteur, bienfaisant. Déjà, les parfums gourmands aux notes sucrées, qui s’étaient installés, au début des années 2000, avec les crises économiques étaient considérés comme rassurants. Le sucre rassure et réconforte. Mais le covid et la peur de contracter le virus ont encore augmenté ce besoin. Il ne s’agit plus seulement maintenant d’être apaisé et réconforté mais de se sentir protégé, de ressentir du bien-être. D’où l’apparition croissante de parfums vantant leurs effets bénéfiques sur la santé psychique et physique. Le parfum renoue ainsi avec un rôle qu’il a joué pendant des siècles dans la vie des humains. Depuis l’Antiquité jusqu’à la séparation de la parfumerie et de la pharmacie, qui intervient en France en 1810, le rôle prophylactique et thérapeutique du parfum sera constant. D’Hippocrate qui, au Ve siècle avant J.-C., demandait aux Athéniens de brûler des parfums sur des feux de bois aromatiques pour chasser l’épidémie qui s’abattait sur leur ville, à l’eau de Cologne Impériale de Guerlain qui, en 1853, soignait encore les migraines, en passant par l’abbesse Hildegarde de Bingen, célèbre phytothérapeute du XIIe siècle, les exemples abondent. Eaux de senteurs de Montpellier, vinaigres et poudres aromatiques, cassolettes, baumes, sachets odoriférants, pommes d’ambre, gants, bonnets et éventails parfumés constituent tout un arsenal odoriférant dont la puissance est résumée dans cette phrase d’un médecin du XVIIe siècle : “Toute la vertu du médicament ne réside que dans son odeur”. Aujourd’hui, après une longue éclipse, le parfum entre à nouveau dans les hôpitaux. Et même dans les salles d’opération pour réduire la quantité d’anesthésiques.
Table ronde : « Parfum de Nature » avec Annick Le Guérer
Chaque édition des Conversations sous l’arbre se termine par une table ronde réunissant les invités autour d’un animateur chargé de revenir sur chacune des interventions et d’ouvrir encore la réflexion. Pour “Parfums de nature », Annick Le Guérer, anthropologue et historienne des odeurs, de l’odorat et du parfum, Jean-Claude Ellena, parfumeur et écrivain, Fabrice Chemla, chimiste et professeur à Sorbonne Université, et l’artiste Karine Bonneval ont répondu aux questions de Cédric Enjalbert, rédacteur en chef adjoint de Philosophie Magazine.
Conversations sous l’arbre : Une pensée ouverte aux autres et au monde
Un thème pour deux jours de jubilation intellectuelle avec des invités exceptionnels.
Trois conférences, une table ronde, des temps de discussion à bâtons rompus, une rencontre avec un artiste, la visite des expositions du Domaine, le tout dans le confort vert d’un hôtel d’arts et de nature. VOIR LA CHAINE VIDEO et Le PROGRAMME
