Libération du 7 septembre 2015 : « La recherche a du nez », enquête par Benoît Helme

7 septembre 2015 : « La recherche a du nez »enquête par Benoît Helme

En Israël, l’institut Technion développe un nez électronique capable de détecter les prémices d’un cancer. Des milliers de chercheurs dans le monde planchent sur le potentiel étonnant de l’odorat.

L’odorat commence à investir de nouvelles places. Pourtant, le mot évoquait encore récemment un sens archaïque nous ramenant à nos origines animales, à refouler fissa pour vivre convenablement en société. Imaginait-on croiser une inconnue dans la rue et se comporter avec elle comme un petit chien enthousiaste? Même le langage courant est encore truffé de ces expressions péjoratives pour évoquer l’odorat: celui-là ou cet autre, je ne peux pas le sentir, le pifer, ni même le blairer, et si vous voulez tout savoir, je l’ai vraiment dans le nez. Bref, l’odorat revient de loin mais il est plein de promesses d’avenir. Ce sens mal aimé devrait participer à améliorer la santé de l’homme dans un futur proche notamment grâce à l’élaboration de «nez électroniques» connectés à nos smartphones. Revue de détails des nouvelles applications high-tech qui montrent leur nez en médecine et dans d’autres secteurs. (…) 

L’olfacto-thérapie pour retrouver la mémoire
Il est également déjà possible d’aider certaines personnes récemment sorties d’un coma à retrouver des mots grâce à des odeurs :

«On leur fait par exemple sentir une odeur de sapin, et elles disent le mot sapin. Grâce à des chocs olfactifs, ces patients vont retrouver peu à peu leur vocabulaire», explique Annick Le Guérer, anthropologue et philosophe spécialiste de l’odorat (1).

Phénomène étonnant, l’odeur impacte le cerveau, par influx nerveux, et génère alors une émotion forte qui active aussitôt la zone du langage. LIRE L’INTEGRALITE DE L’ARTICLE