Express 12 mars 2020 : IMMERSION EN EAUX CHAUDES par Monique Le Dolédec

12 mars 2020 : IMMERSION EN EAUX CHAUDES

par Monique Le Dolédec

Voyage dans le temps, dans l’espace, autant que dans nos propres sens, le bain semble le soin de soi le plus facile et le plus utile que l’on puisse s’offrir aujourd’hui. Explications.

#Onsen : ce mot vous évoque vaguement quelque chose? Le Japon et l’image d’un corps nu immergé dans une source chaude, face à un paysage végétal ou minéral…Il existe pas moins de 710000 publications avec ce hashtag sur Instagram, ce qui prouve le niveau hautement désirable (et photogénique) de l’expérience. Il en va de même des visions de rêve de lagons polynésiens ou islandais, comme de certains bains thermaux hongrois…Un fantasme pour les urbains avides de connaître cet état de bien-être aussi régressif que contemplatif.

Est-il besoin de s’offrir un billet vers le pays du Soleil levant pour plonger dans l’eau chaude? Prendre un bain chez soi ou s’offrir une balnéo procurent des plaisirs similaires plus accessibles. Ce qui compte, c’est l’immersion y, compris celle des sens. Mais le discours ambiant sur la préservation de la planète et des ressources amène à culpabiliser de laisser couler 200 litres d’eau dans une baignoire : cela relève, pense-t-on ,au mieux de l’inconscience, au pire de l’acte subversif inavouable. Résultat : on passe quotidiennement cinq minutes sous un pommeau de douche économe (dépensant alors 60 litres, chiffre qui double, si on multiplie le temps par deux, ce qui est souvent le cas) et on délaisse définitivement la baignoire (sauf pour les bébés, comme c’est curieux…).

Passerait-on à côté de l’essentiel?

«Au moment où l’eau se fait plus rare, et où, contrairement aux années 1970, il n’est plus question de prendre un bain tous les jours, ce dernier peut retrouver son rôle sacré et spirituel, sa dimension de purification et de détente, voire de thérapie », résume Annick Le Guérer LIRE LA SUITE