Sigila n°18, Automne-hiver 2006 : « Secrets des sens – Segredos dos sentidos »

n°18 « Automne-hiver 2006 : « Secrets des sens – Segredos dos sentidos » – En hommage à Pierre VIDAL-NAQUET

VOIR PLUS BAS LE SOMMAIRE et la PREFACE de David LE BRETON

 

 


SOMMAIRE

Parution du numéro 18 de la revue Sigila « Secrets des sens – Segredos dos sentidos »

  • Préface de David LE BRETON : L’inépuisable secret des sens
  • Guy SAMAMA : Des araignées mélomanes
  • Mario RISPOLI et Jean-Charles DEPAULE : L’enlèvement au Caire
  • Bernard SESÉ : Le secret (poème)
  • Joël CANDAU ET Olivier WATHELET : Le nez cardinal
  • Corinne DUPUY-MAGNÉ : Écrire le cliché
  • Florence LÉVI : L’enchevêtrement des sens
  • Des yeux et des oreilles, Conte de N. Bojarinova (village d’Oust-Ozernoe)
    collecté et traduit du selkoupe par E. Bekker
  • Philippe PORRET : Au point du jour : quand se lève ce que secrètent les sens…
  • Marie-Françoise VIEUILLE : À peine entendu (poème)
  • Stéphane DUMAS : La peau sens dessus dessous. Les secrets de l’exposition des corps
  • Vasco GRAÇA MOURA : As luvas / Les gants( poème trad. par Sandra Teixeira)
  • Fernand CAMBON : Crinoline
  • Jane COBBI : L’éveil des sens, ou la discrète texture japonaise
  • Anastasia LAPSOUÏ : Les sept sens de la toundra (présenté et traduit par Dominique Samson Normand de Chambourg)
  • Nicole FARGES-FABRIZI : De l’éreutophobie : lettre à mon chirurgien
  • Delphine BOUIT : Des sens au sens : un secret redoublé
  • Álvaro DE CAMPOS : Lettre à Alberto Caeiro

Anthologie du secret

Rainer Maria RILKE : Sonnets à Orphée, XIII
René CHAR : L’amoureuse en secret
Carlos DRUMMOND DE ANDRADE : Descoberta / Découverte (trad. de Jean-Michel Massa)
André TERRADES : Souvenirs du col du Touahar
Alain SUIED : À portée de voix
Andrée CHEDID : Le secret
Gilberto MENDONÇA TELES : A escrita / L’écrit (trad. par Monique Le Moing)

Lectures

Baltasar GRACIÁN, Traités politiques, esthétiques, éthiques, traduits de l’espagnol, introduits et annotés par Benito Pelegrín, Seuil, 2005 (Bernard Sesé)
Véronique BERGEN, Kaspar Hauser ou la phrase préférée du vent, Denoël, 2006 (Monique Le Moing)
Charles MALAMOUD, La Danse des pierres, Seuil, 2005 (Charles Baladier)
Annick LE GUÉRER, Le Parfum. Des origines à nos jours, Odile Jacob, 2005 (Florence Lévi)
François LAPLANTINE, Le Social et le sensible (Anne Raulin)
Jean LACOUTURE, Hugues LE PAIGE, Éloge du secret, Bruxelles, éd. Labor, 2005 (Bernard Sesé)
Patrick AVRANE, Sherlock Holmes & Cie, détectives freudiens, éd. Louis Audibert, 2005 (Bernard Sesé)
Philippe PORRET, Joyce Mac Dougall. Une écoute lumineuse, Éditions Campagne Première, 2005 (Sylvie Sesé-Léger)
Martine BACHERICH, Qu’est-ce qui vous amène ?,Gallimard, 2006 (Sylvie Sesé-Léger)
François LAPLANTINE, Le Social et le sensible. Introduction à une anthropologie modale, Tétraèdre, 2005 (Anne Raulin)
Michel ONFRAY, À propos de quatre livres, Paris, Grasset, 1989-1995 (Benoît Roullin)
David LE BRETON, La Saveur du monde : une anthropologie des sens, Paris, Métailié, 2006 (Jocelyn Lachance)
Le Secret de Brokeback Mountain, film de Ang Lee, 2005 (Laurence Motoret)


PREFACE

David Le Breton « L’inépuisable secret des sens »

Les perceptions sensorielles ne relèvent pas seulement d’une physiologie mais d’abord d’une orientation culturelle laissant une marge à la sensibilité individuelle. Les perceptions sensorielles forment un prisme de significations sur le monde, elles sont modelées par l’éducation et mises en jeu selon l’histoire personnelle de chaque individu. Dans une même communauté, elles varient d’un individu à l’autre, mais elles s’accordent à peu près sur l’essentiel. Elles relèvent donc de la culture. Le corps est un filtre sémantique, et nos perceptions sensorielles, enchevêtrées à des significations et à des valeurs, dessinent les limites fluctuantes du monde où nous vivons. La sensation de soi est d’abord une sensation des choses et de l’univers interne. Il n’y pas d’objectivité du monde, mais une interprétation qui passe par un prisme de sens, et instaure une communication avec l’environnement et entre les hommes qui en partagent le code.

On comprend en ce sens l’intérêt que les perceptions sensorielles suscitent pour les sciences humaines, ou, s’agissant de littérature, de leur caractère de révélateur pour les écrivains, et de curiosités vives pour les lecteurs.

Ce numéro de Sigila plonge au cœur de cet étonnement que la co

ndition humaine puisse développer tant de dimensions de significations dans l’appréhension du réel. LIRE LA SUITE