©  POUR UN PATRIMOINE OLFACTIF par Annick Le Guérer

Le rôle du pays de Grasse dans la reconnaissance artistique du parfum. 

En janvier 2012, a eu lieu un événement considérable pour le monde de la parfumerie. Le Ministère de la Culture « se mettait au parfum » et organisait dans la galerie de Valois une exposition consacrée aux parfumeurs en même temps qu’il décorait plusieurs d’entre eux de l’Ordre des Arts et Lettres.

Une grande satisfaction pour ces créateurs méconnus, devant cette première reconnaissance officielle du caractère artistique de leur activité. Après avoir mis le pied dans ce haut lieu de la politique culturelle, il leur reste encore à obtenir le bénéfice de la propriété littéraire et artistique qui protège, en principe, toute création de forme mais qui leur est toujours refusé par la cour de Cassation. On constate pourtant à l’heure actuelle une implication de plus en plus fréquente des parfums dans le domaine des arts et de la vie culturelle en général avec une multiplication des créations polysensorielles. 

Par ailleurs, à une époque de mondialisation de la parfumerie, le Pays de Grasse, réuni autour d’une tradition ancestrale, se maintient toujours   au premier rang dans le domaine des recherches sur les produits naturels, reconduisant ainsi l’inventivité reconnue des praticiens grassois. Autant de raisons qui justifient l’initiative du sénateur maire de Grasse, Jean-Pierre Leleux, qui souligne la rareté des territoires qui véhiculent «  tant de magie, tant de subliminal, tant de messages et tant d’affectif » et l’action de l’association Patrimoine Vivant du Pays de Grasse qui a pour ambition de porter Les savoir-faire liés au Parfum en Pays de Grasse, la culture des plantes à parfum, la connaissance des matières premières naturelles et leur transformation, et l’ art de composer le parfum, au Patrimoine Culturel Immatériel de la France puis de l’Humanité.

Une mise en lumière qui ne peut que favoriser la reconnaissance juridique de la création en parfumerie.