©  PARFUM, ART ET SCIENCE par Annick Le Guérer

Le parfum n’est-il qu’un produit de consommation plus ou moins luxueux ou s’élève-t-il au rang d’une oeuvre d’art ? La parfumerie est-elle une science, un art ou un simple « savoir faire » ? 

Ces questions ont suscité des réponses très contrastées liées au statut philosophique de l’odorat. Une chose est certaine : tout au long de son histoire, le parfum a été en étroite corrélation avec la science, les techniques et les arts. Ainsi l’apparition de la distillation entraîne une profonde transformation du parfum, tandis que l’imbrication étroite de la parfumerie et de la pharmacie retentit pendant des siècles sur les traitements médicaux et connaît des prolongements actuels surprenants (olfactothérapie pratiquée à l’hôpital de Garches).

De même la synthèse des molécules aromatiques au XIX e siècle a des répercussions considérables sur le métier de parfumeur. Dans la période la plus récente, la parfumerie apparaît toujours en prise directe avec l’évolution technique et scientifique (culture dans l’espace, head space, parfums aux phéromones). 

La reconnaissance du parfum comme oeuvre d’art et de sa protection par le droit d’auteur suscitent aujourd’hui encore d’âpres controverses. Ce qui est certain, c’est que le parfum a toujours entretenu des rapports étroits avec les arts et la culture. Que ce soit à travers l’art du flaconnage, celui de la peinture, ou l’intégration de la dimension olfactive dans de nombreuses manifestations culturelles contemporaines. Ce nouvel élan pris par l’olfactif participe à la restauration d’une fonction indispensable à la plénitude sensorielle et au bien-être de l’Homme.