©  L’ESSOR DU COSTUME PARFUMÉ par Annick Le Guérer

©  L’ESSOR DU COSTUME PARFUMÉ AUX XVII E ET XVIII E SIÈCLES

Le parfum, dès l’Antiquité, sert non seulement à parfumer les corps et les chevelures mais aussi à parfumer le vêtement et ses accessoires pour marquer le statut social, séduire et accentuer l’élégance. Mais à partir de l’arrivée en Europe de la grande peste de 1347, le parfumage du costume se fait essentiellement dans un but prophylactique.

Opposer aux mauvaises odeurs, aux miasmes, vecteurs de maladies et d’épidémies, un écran parfumé devient une préoccupation majeure qui atteint son apogée aux XVII e et XVIII e siècles. Aussi ne faut-il pas s’étonner que les gants, les perruques, les éventails, les ceintures, les boiseries, les « toilettes » soient parfumés.

Une gravure du Musée Carnavalet de la fin du XVII e siècle représentant un habit de parfumeur, illustre l’extraordinaire variété des produits aromatiques proposés. Le vêtement disparaît totalement sous un échantillonnage complet d’essences, de poudres, de pommades, d’eaux de senteur, de pastilles et de sachets odorants, qui y sont accrochés.

En guise de coiffure, le personnage porte même un brûle-parfum fumant posé sur sa perruque. Entouré d’un halo aromatique l’aristocrate peut, plus tranquillement, descendre dans la rue.