© LES PARFUMS SACRÉS, DE L’EGYPTE DES PHARAONS AUX PARFUMEURS CONTEMPORAINS EN PASSANT PAR LES HÉBREUX, MARIE MADELEINE ET LES ODEURS DE SAINTETÉ
La première fonction du parfum a été d’établir un lien entre les hommes et leurs dieux. Les prêtres égyptiens, les premiers parfumeurs, composaient des fragrances non seulement pour obtenir la protection divine mais pour permettre aux défunts, par les pratiques d’embaument, de devenir à leur tour, des « Parfumés », des dieux et d’accéder ainsi à une seconde vie. C’est Yahvé lui-même, selon l’Ancien Testament, qui donne à Moïse la formule du parfum sacré, brûlé en offrande sur l’autel, et celle de l’huile d’onction sainte dont sont oints le tabernacle et l’Arche d’Alliance. Et, dans le Nouveau Testament, c’est un coûteux parfum au nard que Marie-Madeleine répand sur les pieds du Christ. Le christianisme a reconduit ces pratiques avec les rites de l’encensement et les onctions de Saint-Chrême, tandis que les odeurs de sainteté étaient perçues comme un témoignage de la relation privilégiée que certains ascètes établissent avec Dieu.
Quant à Mahomet, même s’il ne donne pas de recettes de parfum pour communiquer avec lui, il affirme que le parfum a été avec les femmes et la prière, ce qui lui a été le plus précieux sur terre.
Aujourd’hui, après une longue éclipse, l’inspiration spirituelle est à nouveau à l’honneur chez lez parfumeurs. L’Italien Philippo Sorcinelli qui cumule les qualités de fournisseur du Vatican en vêtements et ornements liturgiques et celle d’organiste d’église, en est un exemple. Il créé en des fragrances en adéquation avec sa recherche spirituelle. De nombreux artistes parfumeurs sont en osmose avec un besoin de spiritualité qui fait écho à la formule célèbre attribuée à André Malraux : « le XXIe siècle sera mystique ou ne sera pas ».