©  LES PARFUMS AUX XVIIe ET XVIIIe SIÈCLES par Annick Le Guérer

Période capitale pour la parfumerie française que celle qui couvre les XVIIe et XVIIIe siècles. Elle voit la profession se structurer au sein de la puissante corporation des gantiers-parfumeurs. La production des eaux de senteur se diversifie et prend une ampleur considérable soutenue par un rayonnement culturel qui, depuis Versailles, donne le ton à toute l’Europe.

Une profusion de fragrances  imprègne littéralement la société. Cette imprégnation touche aussi bien les pratiques d’ hygiène publique  que la toilette et la beauté au sens le plus large du terme. Elle va de la désinfection des maisons, au lavage du corps et au parfumage du chapeau jusqu’aux chaussures en passant par les chemises, les pourpoints et tous les accessoires de l’élégance : perruques, mouchoirs, objets de toilette, éventails, bijoux, gants. Louis XIV, surnommé par son parfumeur Martial, le « plus doux fleurant » était passionné par le parfum avant de lui devenir allergique et  fera tout pour favoriser son développement.

Des notes riches et puissantes en vogue sous son règne, on passe à des fragrances fraîches et revigorantes, symbolisant les aspirations nouvelles pour la légèreté. En même temps, on assiste à une véritable explosion artistique des flacons, inspirée par la sensibilité  bucolique mise à la mode par Jean-Jacques Rousseau.