©  LES PARFUMS À LA RENAISSANCE par Annick Le Guérer

À l’époque de la Renaissance, les techniques de distillation progressent et permettent l’amélioration des eaux de senteurs.

Après les expéditions de Christophe Colomb, Vasco de Gama, Magellan qui ouvrent de nouveaux circuits et rapportent des produits aromatiques inédits comme la vanille et le copal du Mexique, la fève tonka de Guyane et du Brésil, le baume de tolu, le baume du Pérou,   le benjoin de Sumatra, le commerce maritime se développe. Il est désormais possible de  se fournir plus facilement et plus abondamment en produits exotiques comme les épices.

Cette multiplication des produits aromatiques est d’autant plus importante que c’est à cette époque que les parfums vont être amenés à remplacer complètement l’eau dans la toilette.

Le grand humaniste hollandais Érasme, un moment conseiller de l’empereur Charles Quint, note  que les bains publics, si en vogue dans le Brabant, il y a encore vingt-cinq ans, sont désormais complètement désertés. De nombreuses voix, dont celle d’Ambroise Paré, s’élèvent pour réclamer des mesures autoritaires de fermeture des étuves publiques. Dès 1538, François 1er ordonne la destruction d’un grand nombre d’établissements et les Provinces suivent, parfois avec quelque retard, l’exemple de la capitale. C’est ainsi qu’à Dijon, les étuves sont fermées par une décision du 9 août 1566. La fin du XVI e siècle voit donc le dépérissement d’une pratique d’hygiène essentielle héritée de l’Empire romain.

Tous ces éléments vont être favorables à l’apparition de nouvelles « eaux de senteur » et de quantité d’autres produits parfumés comme les GANTS PARFUMÉS, venus d’Italie qui tient le premier rôle dans la parfumerie à cette époque, et les OISELETS DE CHYPRE.